Que la force soit avec vous!

Du bon usage de la force

19 Septembre 2020

La force de caractère est-elle toujours notre alliée? L’utilisons-nous toujours pour nous accomplir ? Il semblerait que bien souvent, au contraire, nous utilisons notre force pour brider, contenir nos envies, faire obstacle à ce que la vie pro/im-pose… Nous parlerons alors de résistance.

On entend souvent parler de résistance au changement. Mais qu’est-ce que la résistance? La résistance est-elle une bonne ou une mauvaise chose? 

Le mot « résistance » n’est pas propre à la psychologie. Il s’utilise dans d’autres domaines mais il exprime cependant toujours la même notion. 

En Electricité, la résistance définit l’aptitude d’un matériau à ralentir le passage du courant électrique ; 

En Histoire, la « Résistance » était un mouvement qui allait en opposition avec le régime collaborationniste en place ; 

En Médecine, un microbe devient résistant quand il est capable de s’opposer à l’effet de l'antibiotique.

On perçoit l’idée globale. Donc en psychologie, une personne fait preuve de résistance quand elle refuse d'aller dans le sens qui circule à l’intérieur d’elle (ou à l’extérieur), quand elle est en lutte contre elle-même ou les autres, quand elle nie et contient ce qui est. La résistance implique un mouvement à contre-courant, c'est de l'anti-jeu qui vise à annuler la possibilité d'un autre  chose...

La résistance, c’est ce mouvement qui se met spontanément en place quand, dans le travail par exemple, on s’oppose à un changement qui obligerait à modifier les habitudes de procéder. La résistance c’est une force qui se déploie quand la réalisation d’un rêve que nous caressons nous demanderait de changer de ville, ou de pays, laissant derrière nous notre confort, nos habitudes.

C’est toujours cette résistance que nous vivons quand un événement déplaisant vient contrarier le déroulement d’une soirée, ou qu’une personne émet une opinion contraire à la nôtre ou se comporte d’une manière qui contrarie une de nos valeurs… Plutôt que d'observer et accueillir notre désaccord, nous pouvons avoir la fâcheuse tendance à résister et contre argumenter pour chercher à convertir l'autre.

La résistance psychologique est la force qui s'oppose, qui bloque ce qui arrive,  ce qui ne demande qu'à se passer à l’intérieur ou autour de moi, qui lutte contre soi ou les autres, pour refuser ce qui est

La résistance au changement est un mécanisme profondément enraciné dans notre psyché qui nous pousse naturellement à vouloir éviter les situations ou les émotions potentiellement inconfortables et déstabilisantes, et qui peuvent troubler notre « zone de confort » (= habitudes, croyances, sécurité, équilibre relatif…). En effet, tous les êtres vivants recherchent avant tout le plaisir et veulent éviter la souffrance, donc la résistance au changement est universelle: c’est même une stratégie de survie. 

La zone de confort n'est pas forcément douillette et moelleuse. Elle en confortable uniquement dans le fait qu'elle est connue. Une situation particulièrement douloureuse peut être une zone de confort simplement parce que le sujet à l'habitude de la gérer. Ce qui est le plus inconfortable et angoissant qui soit pour un être humain, c'est d'avancer vers l'inconnu, sur une chemin dont il ne voit pas la destination. 

Et puisque notre cerveau va toujours réagir pour nous éviter une souffrance, qu’elle soit réelle, anticipée ou imaginée, donc nous résistons dès que nous voulons changer des habitudes de travail, nous mettre au régime, pratiquer un sport…  

Si la résistance est normale, c’est résister tout le temps qui ne l’est pas ! Et l’ériger comme un principe de vie est même potentiellement dangereux puisqu'elle ne nous permettra pas de nous accomplir.

Résister est une force donc elle demande une énergie monstrueuse. Imaginer la force nécessaire pour retenir l’eau derrière un barrage, imaginer l’effort que vous fournissez quand vous souhaitez rester immobile alors qu’une personne vous tire ou vous pousse… Et bien, c’est la même chose. Ne pas bouger, ne pas accepter de changer alors que tout est là pour le changement demande une dépense énergétique importante. Dans ces conditions, l’immobilité coûte et est épuisante…

L’idée est d’utiliser cette énergie non pas pour résister mais pour porter, concrétiser, construire ce qui demande à être, ce à quoi nous aspirons au fond de nous.

Plutôt que d’utiliser notre énergie pour maintenir une relation qui coûte en compromis, frustration, colère, utiliser notre énergie pour oser dénoncer cette relation et mettre en place les moyens pour s’en affranchir.

Imaginer que votre envie, votre besoin, votre aspiration, votre rêve soit un lion qui sommeille en vous. Il y a 2 solutions pour composer avec ce lion : Soit en contenant et dominant le lion par la contrainte et la force, soit en domptant le lion de sorte à en faire un allié.

Alors... Que la Force soit AVEC vous! Et non pas CONTRE vous...

Pour approfondir: http://oserchanger.com/blogue_2/2015/03/11/resistance-et-lacher-prise/