Manque de Confiance en Soi?

Ou manque d'Estime de Soi...?!

29 Avril 2019

Que penseriez-vous d’une personne qui réussit brillamment tout ce qu’elle entreprend et qui systématiquement vous dit « Oh, tu sais, ce n’est pas grand-chose, c’était facile… ». 

Titulaire d’un simple permis B, elle décide de participer à un rallye automobile, et après avoir trouvé un sponsor, une copilote, s’être formée au pilotage et à la mécanique, elle termine le rallye et répond à vos félicitations par : «Oh, ce n’est rien, c’est à la portée de tout le monde ! ».

Des gens minimisent la valeur de leurs compétences et de leurs actes et par conséquent, peuvent sembler aux yeux des autres démoralisants voire agaçants. Leur excès de modestie est perçu comme de la fausse modestie ou même de la prétention

Paradoxalement ces personnes prétendent souvent souffrir d’un manque de confiance en eux. Or, pour eux, le problème n’est assurément pas un manque de confiance en Soi (car il en faut bigrement de la confiance en Soi pour entreprendre de tels challenges !) mais d’un manque de reconnaissance de la véritable valeur de leurs actes et de leur personnalité, c’est-à-dire un manque cruel d’EGO ! La confiance en Soi parle de notre capacité à faire quelque chose, l’estime de Soi réfère à notre valeur.

EGO signifie littéralement « Moi, je », et comme le souligne Christel PetitCollin dans son livre « Je pense mieux », « EGO n’est pas un gros mot » ! L’ego désigne la représentation que l’on a de Soi-même

Avoir un gros ego signifie avoir une haute estime de soi et peut être même se percevoir comme un Dieu vivant (bref, avoir la grosse tête en quelque sorte!). Avoir un faible ego signifie avoir une piètre estime de soi et se trouver insignifiant. On pourra dire d’une personne « Lui, il a un ego surdimensionné », sous-entendu, il a une image très valorisante de lui-même. C’est souvent prononcé sous forme de reproche… 

Il serait donc « bien vu » d’avoir un tout petit ego pour ne pas sembler avoir la grosse tête ?... Voire de ne pas en avoir du tout… ? D’autant que l’ego est souvent considéré comme un obstacle au développement personnel dans certains courants spirituels... Ne nous y trompons pas:  Avoir un ego à la bonne taille n’est pas honteux, et au contraire, il est signe de cohérence et d'équilibre psychique, et nous permet de trouver et prendre notre juste place dans la relation à l'autre, dans le groupe, et dans la société. Comment donner la juste taille à notre ego ?

Il faut d’abord accepter que chacun doit être une priorité pour lui-même : Qui mieux que Moi prend soin de Moi ? Et la première priorité est de se regarder objectivement et de s'aimer soi. Dans « Aime ton prochain comme toi-même », il est entendu qu’il faut d’abord s’aimer soi !  Notre ego est justement l’empreinte de cet amour que l’on se porte, de la valeur qu’on se donne. L’ego est une sorte de tirelire qui se remplit de la reconnaissance et de la valeur qu’on se donne à travers nos actions et aussi de celles que nous offrent les autres. Nous devons les laisser remplir notre tirelire d’ego de leurs compliments, de leur amour, de leur reconnaissance en validant leurs contributions simplement par des « Merci ». Dès que nous court-circuitons un compliment, une félicitation par un « …Merci mais ce n’est rien », ou une réparation par un « C’est pas grave », c’est comme si nous refusions de remplir cette tirelire, et nous finissons en déficit d’ego.

Il s’agit de faire preuve d’humilité. L’humilité c’est reconnaître nos propres faiblesses, limites et lacunes, mais aussi nos propres talents, compétences, et succès à leurs justes niveaux : sans les étouffer, ni les exagérer.  Le contexte éducationnel et culturel dans lequel nous avons été élevés nous a souvent davantage encouragés et habitués à reconnaître nos défauts qu’à valoriser nos qualités.

Il est temps de remplir la tirelire d’estime de Soi pour ne plus se balader à découvert et vulnérable. Voici quelques pistes pour y parvenir :

Accepter inconditionnellement les compliments qui vous sont faits sans les minimiser. « C’est génial ce que tu as fait pour cette association ! ». On répond « Merci. POINT ». Pas de « Ce n’est pas grand-chose, tout le monde aurait fait pareil. ». Ce n’est pas une évidence, non, tout le monde n’aurait pas fait pareil. Il s’agit de valider vos réussites et d’en percevoir la juste valeur en termes d’estime de Soi.

Se comporter avec soi comme si on était son meilleur ami. Il est question d’installer une véritable compréhension, douceur et bienveillance inconditionnelle envers soi. On est souvent intransigeant envers soi-même alors qu’on parvient à trouver des tas d’excuses à nos proches. Cette bienveillance doit être dans notre capacité à se pardonner, de s’excuser d’avoir failli quelque chose. Par exemple, on a raté le dessert : ce n’est pas si grave ? Si vous-même vous étiez invité chez un ami qui vous avouait avoir loupé le dessert, vous ne le rouspéteriez pas. Vous ne lui diriez sûrement pas « Mais tu es un incapable ! Il est facile à faire ce dessert ! Mon pauvre ami, tu es vraiment nul ! » Vous ne le lui répéteriez pas toute la soirée. Non, vous relativiseriez et vous diriez sans doute « Oh, je comprends que ça puisse te chagriner mais ce qui est important, c’est le moment qu’on passe ensemble. Je ne suis pas venu pour ce dessert, je suis venu pour toi ! »

Se comporter avec bienveillance envers soi passe aussi par la capacité à reconnaître, signifier et faire valoir nos besoins et nos envies. Faire (ou ne pas faire) une chose pour soi ne signifie pas la faire (ou pas) contre l’autre. Lors du repas de famille dominical, quand le plat arrive à votre niveau, servez-vous le morceau qui vous plait vraiment, sans vous préoccuper démesurément de ce qui plait aux personnes suivantes. Si vous ne le faites pas, personne ne le fera pour vous. Si vous êtes le premier à vous servir, vous avez l’embarras du choix, profitez ! Ne vous inquiétez pas, Dimanche prochain, vous serez peut-être le dernier à être servi et vous devrez vous contenter du morceau qui reste, dont personne ne veut… 

"Lorsque vous dites "oui" aux autres, assurez-vous que vous ne vous dites pas "non" à vous-même." Paulo Coelho

Renouer avec l’estime de soi, c’est se repositionner au centre de nos priorités, mettre en place une écologie personnelle et être vigilant à la préservation de notre environnement et de nos besoins. Il s’agit d’éviter de nous vaporiser nous-même des gaz toxiques ou de nous laisser asperger. La proposition est de ne pas laisser des colons piller nos richesses naturelles. 

Comme l’assène une célèbre publicité de cosmétique : « Parce que JE le vaux bien… »

Et qui mieux que MOI prend soin de Moi ?