Fantôme ou hallucination ?

Non... VSCD !

27 Septembre 2020

© United International Pictures (UIP)

VSCD est l’acronyme de Vécu Subjectif de Contact avec un Défunt. 45% des personnes en deuil vivraient un ou plusieurs VSCD spontanés pendant le processus de deuil. C’est un phénomène universel et intemporel, néanmoins il n’a toujours pas de cadre de référence qui permettrait de le comprendre, et d’en tirer pleinement profit tant cela ne semble pas correspondre à la conception de la réalité qui prévaut dans notre société.

Une première investigation sur ce phénomène a enfin été mise en place par une équipe scientifique internationale (Suisse, Britannique et Américain).

Entendons-nous sur la définition de VSCD. Il s’agit de la perception d’un contact avec un défunt via un ou plusieurs canaux sensoriels. L’expérience est spontanée au sens où le témoin n’induit aucune sollicitation ou intention vers le défunt, et direct puisque le témoin n’a pas recours à un médium ou à un appareillage particulier.

Dans 34% des cas, le témoin ressent une présence familière sans pour autant voir, sentir ou toucher quiconque. Il s’agit d’une présence très dense, précisément localisable et en même temps strictement invisible et inodore.  

43% entendent clairement la voix du disparu. Ils précisent bien qu’il ne s’agit pas d’une pensée générée par eux-mêmes, mais de l’audition claire et provenant de l’extérieure de la voix du défunt qu’il reconnaisse par son intonation typique, son phrasé, son accent, ses mimiques verbales…

48% sentent un contact physique tel qu’une étreinte, une main sur l’épaule, une caresse sur le visage, un baiser, … Ce contact est souvent associé à une vague d’énergie ou un flux électrique. Comme pour la voix, le contact est souvent singulier de la relation qu’il se jouait entre le défunt et le témoin du VSCD.

46% peuvent voir le défunt : partiellement (visage, buste) ou totalement, la netteté et la transparence varient selon les expériences rapportées. Ce genre de phénomènes se déroule autant en extérieur, qu’en intérieur et souvent combiné avec des baisses de température et/ou des courants d’air.

28% sentent le parfum caractéristique d’un défunt : son eau de toilette, son after-shave, sa crème, ou encore l’odeur de tabac, d’une épice, d’une fleur qui fait sens avec le défunt... Dans chaque cas, il  a été évidemment écarté la possibilité que cette fragrance puisse provenir d’une source extérieure.

Et enfin, 62% des témoins ont fait un VSCD lors de leur sommeil à travers un rêve pas comme les autres. C’est comme un rêve, mais tellement plus réel, tellement prégnant… C’est un rêve net, cohérent, mémorable, sans la complexité symbolique habituelle de langage onirique. Et puis, à la différence des rêves ordinaires, celui-ci ne s'évapore pas rapidement de la mémoire.

Les VSCD surviennent jusqu’à, en moyenne, 12 mois après le décès de la personne, et sans intention d’établir un contact de la part du récepteur (séance de spiritisme ou rencontre d’un médium). Les croyances religieuses du défunt et du témoin n’ont aucune influence : le fait d’être athée, croyant ou agnostique n’a pas d’impact sur la probabilité de vivre cette expérience. Il n’existe pas de contexte favorable pour faire un VSCD : de jour (≈60%) comme de nuit (≈40%), à la maison, dans la rue, dans les transports… Dans presque 40% des cas, les témoins sont parfaitement éveillés et actifs. Dans 72% des cas, les personnes sont seules à vivre cette expérience et dans 20% c’est une expérience partagée.

Ce qui est remarquable et qui permet de distinguer les VSCD des hallucinations (au sens psychiatrique), c’est que l’expérience de vécu subjective se déroule, pour la majorité (85%), sans peur ni inquiétude et laisse un sentiment rassurant, réconfortant et transformateur ;  alors que dans les cas d’hallucinations, le sujet ressent systématiquement un profond malaise et une grande anxiété. Bien que nous pourrions penser que le contact fasse ressentir encore plus cruellement le manque de la personne aimée et disparue, les informations reçues et les émotions perçues pendant le moment de VSCD (quelques secondes à 1 minute ou 2) apportent un profond réconfort et participent à la guérison émotionnelle dans 73% des cas. Les VSCD semblent permettre, à la majorité qui les vive, à accepter la perte. La raison se trouve sûrement davantage dans la prise de conscience de la continuité du lien que dans la brève perception du défunt. La certitude de l’existence et de la pérennité de ce lien n’a plus besoin de perceptions concrètes et extérieures pour perdurer.

Si les messages délivrés lors des VSCD sont uniques et propres à chaque relation, tous les témoins interprètent cette expérience comme une preuve de la survivance de la conscience malgré la mort du corps : après l'expérience, 93% croient à la vie après la mort. Par ailleurs, le contenu des messages est pour le moins, sur le fond, homogène : ce sont des messages d’amour et rassurant. Ils encouragent souvent la personne endeuillée à avancer dans sa vie : « Ne sois pas triste, je suis heureux. » ou « Laisse-moi partir et continue ton propre chemin. », « Nous nous retrouverons mais plus tard… En attendant je veille sur toi.». Ce peut être aussi des messages de pardon ou de réhabilitation lorsque la relation entre le défunt et le témoin était houleuse. Il y a aussi des témoignages de personnes qui ont reçu lors d’un VSCD des informations précises et vérifiables telles que « A tel endroit, tu trouveras tel document et tu comprendras mieux… » Ils vérifient et effectivement, il y a une lettre, un document important dont le témoin ne soupçonnait pas l’existence au préalable.

Aucun témoignage ne décrit la nouvelle forme d’existence du défunt, sinon qu’il assure être bien et heureux.

Un VCSD est un contact entre défunt et vivant à l’initiative du défunt. La démarche n’est pas la même qu’un contact via un médium à l’initiative du vivant. 

Le processus de deuil consiste à transformer une relation extérieure et objective (l’autre est vivant, à l' extérieur de moi et concret : je peux le toucher, le voir, le sentir, l’entendre,…) en une relation intérieure et intime. Le processus de deuil est un mouvement d’introjection :  ne plus chercher les supports de la relation à l’autre à l’extérieur mais à l’intérieur de Soi. Les VSCD vont dans le sens de ce processus. Par contre, à l’inverse, vouloir conserver le contact avec le défunt via un médium va à contre-sens du processus de deuil puisque nous cherchons à l’extérieur, via le médium, à faire du lien avec le défunt.

Si vous souhaitez en savoir plus :

Article « Comprendre le vécu subjectif de contact avec un défunt (VSCD) »

Interview du psychiatre Christophe Fauré au sujet des VCSD 

Article inspiré des résultats de l'enquête "Investigation de la phénoménologie et de l'impact des VSCD spontanés et directs" par Evelyn Elsaesser, Chris A. Roe, Callum E. Cooper, David Lorimer, avec le Soutien de la Fondation Salvia.