Ecologie de la communication

Être responsable d'une expression propre.

03 Novembre 2019

Nous évoluons dans un écosystème social au sein duquel il existe des règles à respecter pour que chacun puisse trouver de l’aise par rapport à l’autre et avec l’autre. Cet écosystème a également besoin que nous nous préoccupions de son écologie, sinon nous courons à la catastrophe. Et si cette écologie commençait par une communication responsable et propre ?

Et si la façon dont nous nous exprimons avait un réel impact sur notre bien-être ?

Nous souffrons souvent de malentendus. Ne vous êtes-vous déjà pas retrouvé témoin de gens d’accord sur le fond, mais qui se déchirent comme des chiffonniers… ?

Parfois, la façon dont nous nous exprimons est perçue par l’autre comme une attaque. Par conséquent, notre interlocuteur va y répondre par une contre-attaque, un repli ou une fuite. Et tout cela risque, au mieux de finir en frustration ou incompréhension, et au pire en conflit insoluble.

Voici quelques conseils de base pour amorcer une communication saine et profitable.

Eviter les ponctuations vulgaires, et les mots vulgaires de manière générale. « Ah fais chier, t’es en retard » n’aura pas le même impact que « Ah c’est vraiment ennuyeux que tu sois en retard »

Eviter le « Tu qui tue » en préférant le « Je » pour exprimer ce que l’attitude de l’autre a suscité en vous. En effet, l’emploi du « Tu » (ou du « Vous ») a pour effet immédiat d’agresser la personne à qui nous nous adressons. « En dévoilant le secret que je t’ai confié, tu m’as trahi » devient « En dévoilant le secret que je t’ai confié, je me sens perdu, triste et en colère. » En utilisant le « TU » on agresse l’autre qui, souvent, va se protéger ou contre attaquer. Or, en exprimant ce que je ressens suite au comportement de l’autre, mon propos devient irréfutable. En effet, l’intention de l’autre n’était peut-être pas de nous trahir, mais de se décharger d’un secret trop lourd à porter ?... Exprimer notre ressenti, sauf si vous êtes face à une personnalité incapable d’empathie, est difficilement contestable. L’autre ne peut pas répondre « Ce n’est pas vrai, tu n’es pas triste et en colère. », il ne peut que répondre en écho à votre sentiment.

« On est un con ». « On » est grammaticalement un pronom indéfini, par conséquent, il est complètement déresponsabilisant et donc à éviter! « Il faut qu’on fasse quelque chose pour la planète… » D’accord, qui commence ? Le « On » permet souvent d’entretenir des vieilles croyances. « On a toujours fait comme ça ! », « On ne boit pas de café après 16h. » « On » est souvent empreint de vérités toutes faites, incontestables, qui se posent comme des évidences, admises sans démonstration… 

S’économiser de chercher systématiquement qui a tort et qui a raison… Nous pouvons être en désaccord sans pour autant que l’un d’entre nous ait tort. Nous pouvons faire l’effort « d’aller sur la colline de l’autre » et envisager que, de là-haut, les choses ne se voient pas de la même manière (la fameuse illustration du 6/9). Nous avons le droit de ne pas être d’accord. Est-il indispensable de convertir l’autre à notre point de vue ? Être en désaccord prouve que nous sommes d’accord sur le fait de ne pas être d’accord ! Est-ce si grave de ne pas être d’accord ? Ne pas être d’accord ne remet pas en question la considération qu’on se porte réciproquement.

Eviter de tout ramener à soi. Lorsque notre ami nous appelle pour nous faire part de son petit moral, il a sans doute besoin de chaleur et d’attention. Dans ce moment-là, il est préférable d’éviter, dans la mesure du possible, de lui répondre « A oui, moi aussi c’est pareil, j’en ai marre et patati, et patata… » Réciproquement, nous avons la responsabilité d’identifier ces petits vampires énergétiques et de ne pas se laisser asphyxier par leur soif d’attention.

Si vous souhaitez aller plus loin, je vous propose de méditer sur le premier des 4 accords toltèques de Miguel Ruiz : "Que votre parole soit impeccable."